Entre chien et loup, c'est cette heure où il est difficile de distinguer clairement les choses au point de pouvoir confondre un chien d'avec un loup. C'est aussi l'heure où la nuit devient jour ou, au contraire, celle où le soleil se couche pour laisser progressivement place à l'obscurité. On subodore, étant donné l'ambiance générale de Between Dogs and Wolves, que c'est aussi dans ces moments là que Piers Faccini aime enregistrer.Seul avec sa guitare et ses machines, il attend qu'arrivent Jules Bikoko et Dom La Nena pour apporter la profondeur de sons de leur contrebasse et de leur violoncelle. Assis devant sa maison perdue dans l'océan de beauté des Cévennes, tous trois profitent de ces moments bénis pour tricoter les mélodies délicates auxquelles Piers Faccini nous a habitués.Ce tableau idyllique et romantique souffre cependant d'un bémol car à force de rechercher les ambiances en demi-teinte, Piers Faccini finit par proposer un disque qui manque d'éclat et de chansons vraiment saillantes. Tout cela est très beau mais finit par lasser. Au coucher de soleil succède alors la nuit noire et l'endormissement.« Black Rose » qui résume bien les qualités et les défauts de Between Dogs and Wolves, « Girl in the Corner » pour sa gravité et sa tension et « Reste la marée » avec ses relents de folklore français, sont les trois titres qui ressortent le plus d'un ensemble trop prévisible. En fait, on aimerait tant voir Piers Faccini faire émerger son talent en pleine lumière qu'il lasse quelque peu avec ses éternels clairs obscurs. Les Cévennes sont aussi magnifiques sous le soleil de midi.