En 1963, à peine arrivée à Saigon, Patricia, jeune Irlando-Américaine, assiste à sa première gardenparty où elle rencontre Charlene, mère de trois enfants dont la petite Rainey. Celle-ci est très fière de lui montrer toutes les tenues de sa poupée Barbie, mais il en manque clairement une – un áo dài, que Lily, la fille de maison et couturière hors pair, lui confectionne sur-le-champ. L’idée ravit Charlene, lui inspirant unprojet de collecte de fonds qu’elle nomme la Barbie saïgonnaise. Une opportunité pour Patricia de se lier d’amitié avec cette femme charismatique, pilier de la communauté d’épouses américaines où, en marge de la guerre, règne une légèreté trompeuse faite de réceptions exotiques et de bonnes oeuvres.
Soixante ans plus tard, Patricia, désormais veuve à Washington, raconte à Rainey cette période si particulière de sa vie dans une longue lettre aux allures de confession et de réflexion sur le rôle des femmes expatriées pendant la guerre, alors qu’à l’époque son unique préoccupation était de fonder une famille à l’image de celle de son amie.
C’est une fois de plus par le détail et l’attention portée à la vie intérieure d’une femme qu’Alice McDermott saisit les enjeux de la mémoire, et accompagne son héroïne dans sa quête d’absolution.
Alice McDermott est née à Brooklyn en 1953. Ses nouvelles ont notamment été publiées dans le New York Times, le New Yorker et le Washington Post. Elle est l’auteure de huit romans, dont six ont paru à Quai Voltaire : "Charming Billy" (1999), qui a obtenu l’American Book Award et le National Book Award, "L’Arbre à sucettes" (2003), "La Visite à Brooklyn" (2006), "Ce qui demeure" (2007), "Someone" (2015) et "La Neuvième Heure", prix Femina étranger 2018. Sa nouvelle "Jamais assez" est parue en 2020 dans la collection "la nonpareille". Alice McDermott vit près de
Washington.