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RÉSULTATS DE LA Dictée historique avec CLAUDE GAUVARD
À l'occasion des Rendez-vous de l'histoire, une dictée issue de textes d'historiens des XIXe et XXe siècles, sous la férule d'une personnalité éminente de la discipline, Claude Gauvard, grande historienne médiéviste, s'est déroulée le samedi 12 octobre 2019 à 11h30 au Jeu de Paume.
Aucun candidat n'a fait aucune faute.
Le lauréat a fait 4 fautes. Tous les autres participants ont fait plus de 4 fautes.
Monsieur Jean-Luc FRANCE BARBOU
Le prix sera remis par Christophe Degruelle, Président d'Agglopolys, et Jean-Pierre Colignon, ancien chef correcteur du Monde, dimanche 13 octobre à 11h30 dans l'hémicycle de la Halle aux Grains, en ouverture de la conférence de de Marie-Anne Matard-Bonucci « Comment le fascisme est-il arrivé au pouvoir ? ».
Ceux qui souhaitent assister à la remise du prix peuvent se présenter à la Halle aux Grains à partir de 11h.
Texte de la dictée : un extrait de Notre-Dame de Paris, Victor Hugo, Bibliothèque de la Pléiade n°260, Gallimard, 1975, p. 109 (Livre III, chap I Notre-Dame)
Le point de vue de Victor Hugo sur Notre-Dame de Paris
et l'art du Moyen Âge
[...] qu'a-t-on fait de ce charmant petit clocher qui s'appuyait sur le point d'intersection de la croisée, et qui, non moins frêle et non moins hardi que sa voisine la flèche (détruite aussi) de la Sainte-Chapelle, s'enfonçait dans le ciel plus avant que les tours, élancé, aigu, sonore, découpé à jour ? Un architecte de bon goût [...] l'a amputé, et a cru qu'il suffisait de masquer la plaie avec ce large emplâtre de plomb qui ressemble au couvercle d'une marmite.
C'est ainsi que l'art merveilleux du Moyen Âge a été traité presque en tout pays, surtout en France. On peut distinguer sur sa ruine trois sortes de lésions qui toutes trois l'entament à différentes profondeurs : le temps d'abord, qui a insensiblement ébréché çà et là et rouillé partout sa surface ; ensuite, les révolutions politiques et religieuses, lesquelles, aveugles et colères de leur nature, se sont ruées en tumulte sur lui, ont déchiré son riche habillement de sculptures et de ciselures, crevé ses rosaces, brisé ses colliers d'arabesques et de figurines, arraché ses statues, tantôt pour leur mitre, tantôt pour leur couronne ; enfin, les modes, de plus en plus grotesques et sottes, qui, depuis les anarchiques et splendides déviations de la Renaissance, se sont succédé dans la décadence nécessaire de l'architecture. Les modes ont fait plus de mal que les révolutions. Elles ont tranché dans le vif, elles ont attaqué la charpente osseuse de l'art, elles ont coupé, taillé, désorganisé, tué l'édifice, dans la forme comme dans le symbole, dans sa logique comme dans sa beauté. [...] Elles ont effrontément ajusté, de par le bon goût, sur les blessures de l'architecture gothique, leurs misérables colifichets d'un jour, leurs rubans de marbre, leurs pompons de métal, véritable lèpre d'oves, de volutes, d'entournements, de draperies, de guirlandes, de franges, de flammes de pierre, de nuages de bronze, d'Amours replets, de chérubins bouffis, qui commence à dévorer la face de l'art dans l'oratoire de Catherine de Médicis, et le fait expirer, deux siècles après, tourmenté et grimaçant, dans le boudoir de la Du Barry.
La librairie Mollat, partenaire de la "dictée historique" offre le lot qui récompensera le vainqueur. Organisé par Agglopolys, la Communauté d'agglomération de Blois. Avec l'aimable concours de Claude Gauvard, qui a dicté le texte aux participants, et de Jean-Pierre Colignon, ancien chef correcteur du Monde.