Jeune assistante sociale scolaire, Joëlle Mazart a désormais la lourde charge d'un Lycée d'Enseignement Professionnel. Il ne lui faut pas une longue expérience pour découvrir que ce « bahut », où certains vont s'épanouir dans l'apprentissage du métier qu'ils ont choisi, est, pour d'autres, voie de garage, salle d'attente, voire - pour des raisons plus intimes parfois - lieu de supplice. Il faut entendre ça, un gosse de quatorze ans qui . vous dit : « De toute façon, pour moi, c'est foutu. » Vous imaginez ce qu'il faut de persuasion pour le remettre sur selle, à cheval sur lui-même, cavalier et monture. Au père Touzin dont, « dans sa blouse bleue de mécano pédagogue », le lecteur n'oubliera pas la silhouette, à Mme Chaumeil, proviseur en jupe et en dévouement, à la mère Jeanjean « qui enseigne la coiffure avec une gentillesse vulgaire », cette persuasion ne fait pas défaut. D'autres, il est vrai, montrent moins d'entrain dans l'accomplissement d'une tâche assez peu conforme à leurs rêves de licencié ès lettres... Quant à Joëlle, elle emploie toute sa jeune bonne volonté à faire comprendre à ces jeunes que la rue, dans laquelle ils peuvent avoir un jour la tentation de devenir des héros, fera surtout d'eux d'éternelles victimes. A vingt et un ans, Georges Coulonges travaillait encore dans sa natale forêt girondine. C'est sans doute ce qui donna à cet autodidacte le goût de peindre pour nous la frange peu favorisée de notre jeunesse. Le miracle est que, de toutes les menaces qui pèsent sur celle-ci, il ait fait un livre dont l'humour n'est jamais absent. Un auteur authentique a écrit un roman témoin de son temps.
- Sujets
- Langue
- français
- Description physique
- 335 p.. 23 cm
- Date de publication
- 1982
- Espace
- Adultes