On voyait, jadis, la télévision en famille, on la regarde aujourd'hui chacun pour soi, la télécommande à la main. Le travail était standardisé, rigide, il est devenu polyvalent, flexible. Les institutions (entreprises, familles, patries) étaient paternalistes, autoritaires ; elles sont devenues permissives voire libérales. Un sentiment d'unité habitait le monde, c'est celui d'insécurité qui domine. D'aucuns dénoncent le " capital financier ", laissant intacte la question de savoir comment, pourquoi, ce mauvais génie est sorti de sa bouteille. D'autres incriminent la " fin du travail ", tombeau d'une civilisation capitaliste emportée par son propre productivisme. D'autres enfin s'en remettent à une explication purement culturelle, l'âge de l'individualisme, qui expliquerait à elle seule la tentation néo-libérale. Chacune de ces théories désigne un aspect du problème, mais aucune ne peut expliquer la force du renversement à l'uvre. Pour trouver le sens caché de notre époque, il faut rien moins que les affronter toutes. Non pas " fin du travail " mais bien plutôt " travail sans fin ", parfois jusqu'à l'épuisement psychique. Non pas fin des valeurs publiques mais fin des relais (la " première chaîne ", la famille...) qui les soudaient auparavant aux valeurs privées. Ere, enfin et surtout, non pas du capital financier mais du " capital humain ", tout juste commencée, par quoi " nos " temps modernes, comme ce livre essaiera de le montrer, peuvent trouver leur sens caché et " une signification qui les porte ".
- Sujets
- Langue
- français
- Description physique
- 192 p.. 18 x 11 cm
- Date de publication
- 2002
- Collection
-
Champs
, 498
- Espace
- Adultes