Depuis sa collaboration à la musique originale du film Intouchables, blockbuster français de l'année passée, Ludovico Einaudi est devenu incontournable dans le domaine de la musique de film et l'illustration sonore en général. Avant cela, le compositeur italien jouissait déjà d'une forte notoriété dans son pays où l'album Nightbook fut certifié disque d'or. Son successeur In a Time Lapse a de fortes chances de le rejoindre au rayon des meilleures ventes si l'on se réfère à la campagne de sa promotion et à l'impression générale qu'il engendre. Présenté en avant-première le 19 janvier, depuis le domicile milanais de son auteur, l'album se divise en quatorze pièces (cinq de plus pour la version étendue) jouées uniquement au piano, dont certaines mémorisables instantanément comme « Corale », « Life » ou « Two Trees », sans toutefois égaler en puissance d'évocation l'opus précité. Soixante-quinze minutes de piano solo, aussi variées soient-elles, peut en rebuter quelques-uns mais la fan base du compositeur ne trouvera rien à redire quant à l'inspiration intacte du mélodiste dont les harmonies subtiles traversent la mémoire et le temps. Entre ses contemporains Michael Nyman, Yann Tiersen ou Arvo Pärt et l'indépassable maître Erik Satie, Ludovico Einaudi se fraie une place parmi les grands esthètes du clavier.