Comme le montre leur parcours, les soeurs Katia et Marielle Labèque n'ont jamais été effrayées par l'improvisation et l'innovation, la découverte de nouveaux champs à expérimenter. Le concept Minimalist Dream House apporté par le critique musical Igor Toronyi-Lalic ouvre une nouvelle porte d'entrée aux deux pianistes dans l'univers de la musique minimaliste dont les cinquante années d'existence sont fêtées de façon...minimale.Créé en novembre 2011 au King's Place Festival de Londres, le projet se matérialise par un triple album au long duquel les soeurs se réapproprient un ensemble d'oeuvres fondamentales dont l'origine remonte bien au-delà de la création sur bande de la pièce Mescaline Mix de Terry Riley, dont l'acte de naissance en 1961 est pris comme date de référence. Ainsi trouve-t-on des morcaux d'Erik Satie (Vexations, Gnossienne n°4) et de John Cage qui ont, chacun à leur manière, anticipé le courant minimaliste, aux côtés de pièces répétitives de Steve Reich et de compositions ambitieuses de Terry Riley (In C), exécutées par David Chalmin (guitare électrique), Raphaël Séguinier (percussions) et Nicola Tescari - tous trois représentés par un morceau - et Alexandre Maillard (basse).Le programme donné parallèlement à la Cité de la Musique fait également honneur au précurseur William Duckworth de Time Curve Preludes comme à ses successeurs Arvo Pärt, Michael Nyman, Howard Skempton ou Philip Glass dont la pièce Four Movements est une figure de proue du genre. Non content de s'arrêter là, les soeurs qui jadis étonnaient par leur aisance à passer de Messiaen à Berio prolongent l'aventure jusqu'à inclure des noms affiliés au rock tels Sonic Youth (Free City Rhymes), Radiohead (Pyramid Song), Aphex Twin (April 14th), Brian Eno (In Dark Trees) et Laurie Anderson pour l'unique tube du genre et donc tour de force, O Superman. Un programme dont la générosité n'est guère minimaliste.