S’il est déjà difficile de mettre des mots sur une musique familière, que dire quand celle-ci ne ressemble à rien de connu ? Échappant à toute notion de genre et aux comparaisons... le nouvel essai de Colin Stetson semble ainsi provenir d'un no man's land, défiant la raison par l'originalité déconcertante des sons nés de l'union entre un homme et son instrument. Face à l'inexplicable complexité de cet album, le premier réflexe est donc de se réfugier dans les à-côtés : rappeler que le virtuose Colin Stetson, que l'on a déjà vu chez Arcade Fire ou Tom Waits, a enregistré la quasi-totalité de ces morceaux seul, souvent en une prise, sans overdubs ni effets, ne comptant donc que sur sa technique ahurissante, basée sur le souffle continu, résultat d'heures de travail et d'un dévouement infini à la perfection de son style.