Anthony Joseph est un cas d'école. D'un coté, cet écrivain reconnu en Angleterre est aussi professeur à l'université de Londres où il dirige des ateliers d'écriture et, de l'autre, ce géant aux faux-airs d'Isaac Hayes est capable de chauffer à blanc une salle de concert avec sa musique soul qui puise ses racines dans le calypso. Longtemps, ce fils de pasteur a beaucoup écrit sur ses racines caribéennes, sur sa famille, sa condition créole. Sa façon de chanter lui donnait d'ailleurs des allures de prédicateur, de griot africain. C'est toujours le cas, plus que jamais sur ce disque, mais en ralentissant le tempo. Côté musique, jusqu'à présent, Anthony Joseph versait plutôt dans une soul effrénée, avec un groupe survolté ; cette fois il a choisi de calmer le jeu et de mettre sa poésie en valeur grâce à l'aide d'une musicienne américaine, la bassiste et chanteuse Meshell Ndégéocello qui a réalisé le disque.