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Dictée historique 2025 : les résultats
Samedi 11 octobre, le Jeu de Paume a accueilli plus de 60 participants pour l'édition 2025 de la Dictée historique. Les candidats ont planché sur deux textes prestigieux : « J'accuse » d'Émile Zola et une dictée de Prosper Mérimée, lus par Patrick Boucheron, historien et professeur au Collège de France.
À l'issue des corrections, Madame Valérie Giroux, professeure de français, s'est distinguée en remportant le premier prix. La remise des prix s'est déroulée le dimanche 12 octobre à la Halle aux Grains, en présence de Christophe Degruelle, président d'Agglopolys.
Les bibliothèques d'Agglopolys félicitent chaleureusement la lauréate ainsi que l'ensemble des participants.
Édition 2026
La prochaine édition de la Dictée historique sera lue par Xavier Mauduit, historien, journaliste, animateur d'émission de radio.
Texte de la dictée historique, samedi 11 octobre 2025, Jeu de Paume :
J'ACCUSE... !
Lettre au Président de la République
Monsieur le Président,
Me permettez-vous, dans ma gratitude pour le bienveillant accueil que vous m'avez fait un jour, d'avoir le souci de votre juste gloire et de vous dire que votre étoile, si heureuse jusqu'ici, est menacée de la plus honteuse, de la plus ineffaçable des taches ? Vous êtes sorti sain et sauf des basses calomnies, vous avez conquis les cœurs. Vous apparaissez rayonnant dans l'apothéose de cette fête patriotique que l'alliance russe a été pour la France, et vous vous préparez à présider au solennel triomphe de notre Exposition Universelle, qui couronnera notre grand siècle de travail, de vérité et de liberté.
Mais quelle tache de boue sur votre nom — j'allais dire sur votre règne — que cette abominable affaire Dreyfus ! Un conseil de guerre vient, par ordre, d'oser acquitter un Esterhazy, soufflet suprême à toute vérité, à toute justice. Et c'est fini, la France a sur la joue cette souillure, l'histoire écrira que c'est sous votre présidence qu'un tel crime social a pu être commis.
Puisqu'ils ont osé, j'oserai aussi, moi. La vérité, je la dirai, car j'ai promis de la dire, si la justice, régulièrement saisie, ne la faisait pas, pleine et entière. Mon devoir est de parler, je ne veux pas être complice. Mes nuits seraient hantées par le spectre de l'innocent qui expie là-bas, dans la plus affreuse des tortures, un crime qu'il n'a pas commis.
Et c'est à vous, monsieur le Président, que je la crierai, cette vérité, de toute la force de ma révolte d'honnête homme. Pour votre honneur, je suis convaincu que vous l'ignorez. Et à qui donc dénoncerai-je la tourbe malfaisante des vrais coupables, si ce n'est à vous, le premier magistrat du pays ?
Extrait de la lettre "J'accuse...!" publiée dans L'Aurore le 13 janvier 1898
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Phrases additionnelles dictées par Christelle Gigot :
Pour parler sans ambiguïté, ce dîner à Sainte-Adresse, près du Havre, malgré les effluves embaumés de la mer, malgré les vins de très bons crus, les cuisseaux de veau et les cuissots de chevreuil prodigués par l’amphitryon, fut un vrai guêpier. Quelles que soient et quelqu’exiguës qu’aient pu paraître, à côté de la somme due, les arrhes qu’étaient censés avoir données la douairière et le marguillier, il était infâme d’en vouloir pour cela à ces fusiliers jumeaux et mal bâtis et de leur infliger une raclée alors qu’ils ne songeaient qu’à prendre des rafraîchissements avec leurs coreligionnaires.
Dictée de Prosper Mérimée
Organisée par Agglopolys, la Communauté d'agglomération de Blois.
Avec l'aimable concours de Patrick Boucheron, qui dicte le texte aux participants, et de Christelle Gigot, correctrice.
 
                                 
                                 
                                