La richesse d'un pays se mesure par son produit intérieur brut, somme des biens et services produits annuellement. C'est à cette conception trop matérielle "sans doute archaïque" que s'attaque Dominique Méda. Une société est aussi riche d'une forte cohésion sociale ou d'un niveau d'éducation et de protection sociale élevé. Or, le "coup de force de l'économie", et du libéralisme en particulier, a été de réduire le bien-être collectif à la somme des enrichissements particuliers. Ainsi, les entreprises ne contribuent pas toujours à l'augmentation de l'utilité sociale, en dégradant l'environnement par exemple. Mais repenser notre vision de la richesse implique de modifier celle du travail. C'est une activité parmi d'autres dont il faut réduire la place en "réorganisant les temps sociaux". On pourra ainsi promouvoir les "activités culturelles, politiques, amicales, familiales et amoureuses", qui ne sont pas comptabilisées mais qui participent à la vie démocratique et au renforcement des liens sociaux. En fait, en analysant la richesse, l'auteur relance un vieux débat : qu'est-ce que le capital ? Est-ce seulement le capital foncier, mobilier, immobilier ? N'est-ce pas aussi l'éducation, la santé, les droits sociaux, le développement politique ? Quels modèles mathématiques nous permettent de mesurer sa progression ou sa régression ? " Doit-on construire une matrice qui recenserait et évaluerait l'ensemble des richesses naturelles, les traduirait en prix de marché et suivrait leur évolution ? " Jusqu'à présent, ces machines infernales à évaluer le bonheur n'ont guère fait leurs preuves. Mais la problématique est relancée en Europe.
- Sujets
- Langue
- français
- Description physique
- 423 p.. 18 cm
- Date de publication
- 2000
- Collection
-
Champs
, 462
- Espace
- Adultes
- Public visé
- 3