Tintements magiques, chants mystiques, affleurement progressif d'une onde grave : l'introduction d'Ancestors nous avertit de notre passage dans un autre monde. Ce deuxième album du trio canadien est un récit ample, fabuleux, inspiré par la mythologie nordique et la saga des Islandais. S'y exprime aussi une autre vision du doom metal dans laquelle la guitare est remplacée par un violon électrique. Manié avec grâce et inventivité, il prend tour à tour le rôle d'une lead guitare, d'un violon classique ou scandinave et donne une profonde intensité à l'album, d'une mélancolie romantique à couper le souffle. Aucune règle ne semble borner ce groupe monté par la violoniste Laura C. Bates et le bassiste Lucas Gadke (Blood Ceremony). Doom hypnotique ou caverneux, folk enivrant ou divagation black metal inattendue... la batterie mouvante de James Payment (Do Make Say Think) rythme notre lente progression dans l'univers des Völur (« prêtresses »), qui nous soufflent aux oreilles un fantastique vent de liberté.