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RÉSULTATS DE LA Dictée historique avec EMMANUEL DE WARESQUIEL
À l'occasion des Rendez-vous de l'histoire, une dictée issue de textes d'historiens des XIXe et XXe siècles, sous la férule d'une personnalité éminente de la discipline, Emmanuel de Waresquiel, historien à l'École Pratique des Hautes Études (EPHE), s'est déroulée le samedi 10 octobre 2020 à 11h au Jeu de Paume.
Aucun candidat n'a fait aucune faute.
Le lauréat a fait une demi-faute. Tous les autres participants ont fait plus de 3 fautes.
Monsieur Alain GRANDEMANGE
Le prix sera remis par Emmanuel de Waresquiel, Christophe Degruelle, Président d'Agglopolys, et Jean-Pierre Colignon, ancien chef correcteur du Monde, dimanche 11 octobre à 11h dans l'hémicycle de la Halle aux Grains, en ouverture de la table ronde « Gouverner le sport : l’histoire de l’olympisme ».
Ceux qui souhaitent assister à la remise du prix peuvent se présenter à la Halle aux Grains à partir de 10h30.
Texte de la dictée : un extrait de La Chartreuse de Parme, Stendhal, in Romans et nouvelles, vol. II, édition établie et annotée par H. Martineau, bibliothèque de la Pléiade, Gallimard, Paris, 1994, p. 64 - 65 (Première partie, chap. 3 : La guerre) / ainsi que deux phrases de la composition de Monsieur Colignon
La guerre
À ce moment, l’escorte allait ventre à terre, et notre héros comprit que c’étaient des boulets qui faisaient voler la terre de toutes parts. Il avait beau regarder du côté d’où venaient les boulets, il voyait la fumée blanche de la batterie à une distance énorme, et, au milieu du ronflement égal et continu produit par les coups de canon, il lui semblait entendre des décharges beaucoup plus voisines ; il n’y comprenait rien du tout.
À ce moment, les généraux et l’escorte descendirent dans un petit chemin plein d’eau, qui était à cinq pieds en contrebas.
Le maréchal s’arrêta, et regarda de nouveau avec sa lorgnette. Fabrice, cette fois, put le voir tout à son aise ; il le trouva très blond, avec une grosse tête rouge. Nous n’avons point des figures comme celle-là en Italie, se dit-il. Jamais, moi qui suis si pâle et qui ai des cheveux châtains, je ne serai comme ça, ajoutait-il avec tristesse. Pour lui, ces paroles voulaient dire : Jamais je ne serai un héros. Il regarda les hussards ; à l’exception d’un seul, tous avaient des moustaches jaunes.
Si Fabrice regardait les hussards de l’escorte, tous le regardaient aussi. Ce regard le fit rougir, et, pour finir son embarras, il tourna la tête vers l’ennemi. C’étaient des lignes fort étendues d’hommes rouges ; mais, ce qui l’étonna fort, ces hommes lui semblaient tout petits. Leurs longues files, qui étaient des régiments ou des divisions, ne lui paraissaient pas plus hautes que des haies. Une ligne de cavaliers rouges trottait pour se rapprocher du chemin en contrebas que le maréchal et l’escorte s’étaient mis à suivre au petit pas, pataugeant dans la boue. La fumée empêchait de rien distinguer du côté vers lequel on s’avançait ; l’on voyait quelquefois des hommes au galop se détacher sur cette fumée blanche.
Deux phrases dictées par Monsieur Colignon :
Enveloppé dans une douillette de zénana zinzolin, et enfoui dans un fauteuil rouge Carpaccio, ce zozo zozotant quasi zinzin se plaît à zinzinuler telle la mésange… On le verrait bien, avec son menton villeux couvert d’éphélides orangées, en personnage de la bande dessinée, côtoyant entre autres le ventripotent Achille Talon, insupportable laïusseur dont la logorrhée s’étale en des phylactères disproportionnés !
La librairie Mollat, partenaire de la "dictée historique" offre le lot qui récompensera le vainqueur. Organisé par Agglopolys, la Communauté d'agglomération de Blois. Avec l'aimable concours d'Emmanuel de Waresquiel, qui a dicté le texte aux participants, et de Jean-Pierre Colignon, ancien chef correcteur du Monde.