Jean-Alexandre Delattre sculpte le fer, le bronze, l'acier, le cuivre... Ou plutôt il les travaille; il plie à sa malice et à son caprice, avec l'humilité d'un artisan devenu artiste comme par mégarde: "Il faut être vierge pour sculpter et se laisser mener par l'instinct, dit-il. Quand je travaille, c'est comme si quelqu'un guidait mes gestes malgré moi". Renouant avec l'espièglerie des détournements chère au surréalistes, il prend ses matériaux où il les trouve, au hasard des récupérations - son premier métier. Le miracle est que sous ses mains les ferrailles - rails de chemins de fer, câbles, clous, poutrelles, roulements à billes, tuyaux et boulons, cornières rouillées, carrosserie froissées, tous ces déchets d'une civilisation prompte au rebut - retrouvent une âme et une beauté. Plumages d'aigle, pages de livre, chevelures et vêtements, outils, instruments ou véhicules, machines imaginaires, plissement de peau et d'étoffe, corps figés dans la danse ou l'effort, baisers surpris, planètes en suspens, mille formes fusent sous ses mains, aussi diverses et éblouissantes que les étincelles de son chalumeau.
- Sujets
- Langue
- français
- Description physique
- 1 vol. (77 p.). 28 cm
- Date de publication
- 2003
- Espace
- Adultes
- Public visé
- 2