Petite et grande histoire
Passage de Jeanne d'Arc à Blois (avril 1429)
Venant de Tours et se dirigeant vers Orléans qu'elle entend reprendre aux Anglais, Jeanne d'Arc séjourne à Blois du 25 au 27 avril 1429. Elle y fait confectionner et bénir un étendard, elle y réorganise son armée et met sur pied le ravitaillement nécessaire au siège d'Orléans. Bien que ces événements restent mineurs dans la geste johannique, Blois est une étape importante de l'épopée de la Pucelle, indispensable à la réussite de son projet. A partir de la fin du XIXe siècle, dans les années qui précèdent la béatification de Jeanne, Blois devient ville johannique à part entière et célèbre, par de nombreux écrits, (panégyriques, cantates, poèmes) la future patronne de la France.
Réception de Maximilien d'Autriche au château de Blois (décembre 1501)
Envisagée dans l'optique du mariage de la petite Claude de France, fille de Louis XII et d'Anne de Bretagne, avec l'archiduc Maximilien d'Autriche, la réception de Blois est l'une des rares cérémonies de cour pour laquelle nous ayons une description précise. Vraisemblablement rédigée par une femme, cette relation décrit par le menu les appartements mis à la disposition du couple archiducal dans le château, les vêtements portés par les protagonistes de la rencontre et surtout le cérémonial observé à toutes les phases de cet événement historique.
Réunion des États généraux à Blois (1576 et 1588)
A deux reprises, les états généraux de France ont été convoqués au château de Blois. Réunissant les députés élus des trois ordres de tous les bailliages de France, ils étaient censés aider Henri III à résoudre les graves crises politiques, religieuses et économiques auxquelles celui-ci était confronté. Si les états de 1576 débouchèrent sur la grande ordonnance dite de Blois, prise en 1579, les états de 1588 furent écourtés par l'exécution du duc de Guise, principal opposant du roi et débouchèrent sur la reprise de la guerre civile entre catholiques ligueurs, catholiques modérés et protestants.
Exécution du Duc de Guise 1588
Evénement majeur de l'histoire de France, l'exécution du duc de Guise se déroule au château de Blois le 23 décembre 1588. Cette exécution, légale, permet à Henri III de se débarrasser d'un rival devenu trop puissant et qui menaçait son trône et sa vie. L'événement a suscité une abondante littérature. Des pamphlets, la plupart violemment hostiles à Henri III sont publiés dès le début de 1589. D'autres plus modérés appellent à paix et à la réconciliation. Au XIXe et XXe siècles, ce fait sanglant inspire romanciers (Vitet et Zevaco en tête mais aussi Robert Merle), historiens, cinéastes et illustrateurs.
Création du diocèse de Blois 1697
Décidée par Louis XIV, la création du diocèse de Blois fut longue à mettre en place.
Une dizaine d'années fut nécessaire pour démembrer l'évêché de Chartres, choisir une cathédrale, nommer un évêque et installer celui-ci dans sa ville. Plus petit que le département actuel, l'ancien diocèse de Blois préfigure le futur Loir-et-Cher en réunissant dans une même entité Blésois et Vendômois.
Combat de Cellettes et Vienne 1870-1871
La guerre de 1870, on l'oublie souvent, s'est également déroulée sur les bords de la Loire.
Après la capitulation de Napoléon III à Sedan, le gouvernement républicain décide de continuer la lutte et crée la première puis la deuxième armée de la Loire. D'octobre 1870 à janvier 1871, de violents combats sont menés, principalement en Beauce (batailles de Patay, Coulmiers, Josnes, siège d'Orléans). Sur la rive gauche, ce sont plutôt des escarmouches qui font néanmoins des victimes dans les deux camps. La prise du pont de Cellettes par les Prussiens, la destruction du pont de Chaumont et la résistance héroïque du faubourg de Vienne (28 janvier 1871) sont à mettre au compte de ces combats oubliés de la grande histoire.
La libération de Blois et du Blésois (août - septembre 1944)
Occupée par les Allemands à partir du 18 juin 1940, Blois est libérée en deux temps durant l'été de 1944. Les armées américaines sont aux portes de Blois le 14 août. Renseignées par plusieurs réseaux de résistants, elles entrent dans Blois après plusieurs escarmouches meurtrières le 17 août. Mais les Allemands tiennent toujours le faubourg de Vienne sur la rive gauche. Durant deux semaines, ce sont des tirs de mortier qui s'échangent d'une rive à l'autre faisant de nombreux dégats matériels et plusieurs vicitimes dans la population civile. Au matin du 1er septembre, les Allemands ont pris la poudre d'escampette. Blois est libérée mais le pont est coupé et une grande partie de la ville totalement détruite.
L'éléphant de Chaumont 1900
En 1875, la jeune Marie Say, héritière des sucreries du même nom, tombe amoureuse du château de Chaumont sur Loire. Son père lui offre le domaine. Mariée peu de temps après au prince de Broglie, le jeune couple s'installe à Chaumont. Le château est luxueusement restauré. Aux œuvres d'art que l'on fait venir de l'Europe entière pour meubler le château, s'ajoutent des écuries somptueuses où règnent eau courante et électricité. Pour agrandir le parc, on rase des maisons et on déplace l'église du village. Des fêtes somptueuses sont données auxquelles participe l'élite de la société française et étrangère. La Comédie Française et même l'Opéra de Paris font le déplacement à Chaumont pour de mémorables représentations. En remerciement de son séjour dans ce domaine enchanteur, un maharadjah fait cadeau d'un éléphant. Nommé Miss Pungi, le pachyderme fait la joie des visiteurs qu'il promène dans le allées du parc sur un petit palanquin. Le conte de fées a hélas une fin. Un krach boursier contraint la princesse de Broglie à réduire considérablement son train de vie et le château est finalement racheté par l'Etat en 1938.