Langues et alphabets étrangers
Bien que les livres de la bibliothèque de Blois soient majoritairement écrits en caractères latins, quelques ouvrages échappent à la typographie occidentale.
Ce sont d'abord tous les ouvrages écrits en grec, avec ou sans traduction latine. Plusieurs éditions du nouveau testament, les poètes grecs comme Homère et les historiens de Byzance sont édités dans ces caractères grecs mis au point par Henri Estienne au milieu du XVIe siècle et perfectionnés au XVIIe siècle à l'imprimerie royale.
Les textes en hébreu sont un peu moins nombreux et concernent essentiellement les textes de l'ancien testament. C'est le désir de retourner à la source même des textes bibliques qui dès le début du XVIe siècle pousse les humanistes à rechercher les manuscrits en Orient et à les faire imprimer. L'un des premiers exemples d'impression en hébreu est repéré dès la fin des années 1460. Plus tard, la bible polyglotte d'Alcala commandité en 1516 par le cardinel Jimenez de Cisneros réunira versions en hébreu, grec, latin et chaldéen dans une même édition. On notera quelques livres séparés édités par Robert Estienne dans les années 1540, une belle bible sortant des presses de Plantin et les trois autres bibles polyglottes qui ajoutent l'arabe, le perse et le syriaque aux alphabets déja utilisés à Alcala.
Les autres alphabets sont représentés par quelques ouvrages en chinois, en persan ou en tibétain, par la très curieuse Oratio dominica qui traduit le Notre père en cent langues et alphabets différents ou par la traduction des Évangiles en caractères runiques.
Quant aux langues étrangères, latin en tête, elles sont bien représentées par les livres du fonds ancien où l'on trouve de très nombreux ouvrages en anglais et en italien, plus rarement en espagnol, en portugais, en allemand voire en suédois. Un fonds allemand assez important semble s'être constitué au début du XXe siècle dans lequel les grands classiques (Goethe, Schiller) côtoient des ouvrages d'histoire et de politique.