A sa mort en 1831, l'abbé Grégoire laissa un testament prévoyant la fondation de six prix à décerner par concours, dont le quatrième portait sur «les moyens d'extirper le préjugé injuste et barbare des blancs, contre la couleur des Africains et des sang-mêlé». Organisé par la Société française pour l'abolition de l'esclavage, ce concours a suscité un vaste débat : plusieurs mémoires ont été rédigés dont deux ont été publiés, celui de V. Schoelcher en 1840 et celui de S. Linstant, haïtien, en 1841. Ces deux mémoires, très largement complémentaires, sont révélateurs des enjeux de l'époque à l'égard de la question de l'égalité et de l'esclavage : Linstant analyse comment le préjugé, en s'étant d'abord attaché à la condition servile, s'est ancré sur la couleur de la peau ; V. Schoelcher, à l'occasion de ce concours, lance le premier véritable plaidoyer pour une abolition immédiate de l'esclavage. Le concours Grégoire forme ainsi un maillon dans la longue chaîne des abolitionnistes et des défenseurs de l'égalité, reliant les Amis des Noirs des années 1780 aux futurs acteurs de 1848.
- Sujets
- Note
- CTHS =Comité des Travaux Historiques et Scientifiques
- Langue
- français
- Description physique
- XXX-415 p.. Couv ill.. 19 cm
- Date de publication
- 2001
- Collection
-
Format
, 41
- Espace
- Fonds patrimonial ; Adultes
- Public visé
- 3