Quand la civilisation de l’Islam inspire l’Occident
Dans les relations complexes qui au cours des siècles ont uni l’occident à la civilisation islamique, on observe une alternance de phases d’attraction/répulsion. Si trop souvent le musulman est perçu comme l’adversaire, l’autre, le différent, il est aussi perçu comme le fascinant, l’exotique. Les XVIIIe et XIXe siècles constituent une période où l’orientalisme, au sens très large du terme, est à la mode. La publication de la traduction française des Mille et une nuits par Antoine Galland en 1704, la traduction allemande du Divan de Hafez en 1812 mettent à la disposition d’un très large public un vivier d’images et d’anecdotes propres à enflammer les imaginations. Les voyages effectués par les occidentaux et les relations qui en sont faites entretiennent largement cette vision fantasmée de l’orient islamique. Très peu de voyageurs en effet auront l’objectivité requise pour décrire ce qu’ils ont vraiment vu et vont nourrir les clichés relatifs à la civilisation musulmane. Sur ce terreau vont fleurir quelques chefs d’œuvre que ce soit en littérature (le Divan oriental de Goethe, le Pèlerinage de Childe Harold de Byron ou Les Orientales de Victor Hugo), en peinture (le Bain turc d’Ingres ou Femmes d’Alger de Delacroix) ou en musique (L’Enlèvement au sérail de Mozart ou Le Calife de Bagdad de Boïeldieu).