Histoire
Dernière des grandes sections de la bibliographie classique, l'histoire se subdivise en plusieurs sous chapitres qui sont l'histoire universelle, l'histoire ecclésiastique, l'histoire des états, l'histoire littéraire, l'histoire des personnes et les sciences auxiliaires de l'histoire.
histoire universelle
L'histoire universelle
L'histoire universelle est représentée par l'un des plus célèbres incunables, le Liber Chronicarum d'Hartman Schedel plus connu sous le nom de Chronique de Nuremberg (1493).
Mais on peut noter d'autres essais d'histoires universelles notamment le Fasciculus temporum de Pierre Drach (1477) le Chronicorum libellus de Jean Carrione (1544), l'Histoire universelle de la Société des gens de lettres (1779-1791) ou les plus récentes collections Evolution de l'humanité (1930) ou Peuples et civilisations (1927) qui tentent une approche globale de l'histoire du monde depuis la création jusqu'au Jugement dernier (pour les plus anciens) ou plus modestement jusqu'à l'époque des auteurs (pour les plus récents). Plus limitées dans le temps, les histoires universelles de Paolo Giovio (1550), de Jacques Auguste de Thou (publiée en 1734 mais rédigée au début du XVIIe siècle) ou le Mercurio de Siri (1670) constituent des sources intéressantes de l'histoire européenne des temps modernes.
histoire ecclesiastique
L'histoire ecclésiastique
L'histoire ecclésiastique traite principalement de la religion chrétienne et plus spécifiquement catholique.
Elle est riche de grandes séries érudites telles que les Annales ecclesiastici de Baronius et ses continuateurs (1738-1759), l'Historia ecclesiastica d'Alexandre Noël (1714), Les Cérémonies et coutumes religieuses de tous les peuples, de Bernard Picart (1723) ou l'irremplaçable Encyclopédie théologique de l'abbé Migne, publiée de 1844 à 1866 et dont les quelque 170 volumes couvrent à peu tous les aspects de la culture religieuse universelle. L'histoire des conciles et des synodes et celle des papes présentent quelques ouvrages majeurs comme la Vie des papes de Bartolomeo Platina (1479 et 1519) ou l'Historia del concilio tridentino par Paolo Sarpi (1619). L'histoire des saints, celle des ordres religieux qu'ils ont fondés et des ouvrages qu'ils ont écrits représente un pan important de cette section, illustrée par quelques beaux ouvrages tels que l'Histoire des ordres religieux de Schoonebeek (1695), les Annales ordini sancti Benedicti de Mabillon ou les Imago primi saeculi societatis Jesu (1640) dont les gravures sont autant d'emblèmes savants illustrant l'histoire des jésuites au cours de leur premier siècle d'existence. On trouve encore les ouvrages sur les autres religions, celles jugées hérétiques ou déviantes, les controverses et l'Inquisition. L'histoire religieuse de chaque pays et particulièrement de la France est illustrée par de nombreuses publications telles que recueils d'abbayes et d'évêchés (Gallia Christiana, Monasticon Gallicanum et Monasticon Anglicanum), vies de saints (Bavaria Pia), pouillés des diocèses et cartulaires des abbayes.
L'histoire profane des nations
L'histoire profane des nations
L'histoire profane des nations traite aussi bien celle des peuples et royaumes antiques que celle des nations modernes.
Les historiens grecs et latins sont évidemment très présents dans cette section où l'on trouve Flavius Josèphe et son Histoire des Juifs, Hérodote, Thucydide, Polybe et Xénophon pour l'histoire grecque, Jules César, Tite-Live, Tacite, Suétone et Ammien Marcellin pour l'histoire romaine, dans les meilleures éditions elzéviriennes ou cum notis variorum. L'histoire de Byzance est présente dans les 33 volumes, édités principalement par l'imprimerie royale dans la deuxième moitié du XVIIe siècle, qui constituent le corpus quasi complet (il ne manque que deux volumes) de cette histoire dont la collection complète est rarement réunie.
L'histoire des nations modernes constitue la part la plus importante des ouvrages historiques. La France domine de loin les autres nations avec plusieurs milliers de titres consacrés à son histoire générale et particulière. Il serait fastidieux d'énumérer tous les ouvrages conservés mais on peut évoquer les grands outils de recherche que sont entre autres le Recueil des historiens des Gaules et de la France (1738), la collection des Documents inédits sur l'histoire de France (XIXe et XXe siècle) ou la Bibliothèque historique de la France du père Lelong, mais aussi les recueils de mazarinades, les comptes-rendus des assemblées provinciales de 1788 ou le bel ensemble de plaquettes concernant les Etats généraux de Blois et l'exécution du duc de Guise (1588), sans oublier les nombreux titres de presse et d'albums satiriques du fonds Villette.
L'histoire des règnes, celle des provinces et des villes de France sont abondamment représentées sur près de cinq siècles d'édition. Citons entre autres les Antiquités de Paris de Sauval, la Chronique bourdeloise de Elie Vinet (1574), les Recherches et antiquités de Neustrie de Charles de Bourgueville dans une curieuse réédition de l'édition de 1588 réalisée au XVIIIe siècle ou encore la rarissime Cronica breve de re di Francia de Bernardo Giunti (1588).
En dehors de la France, certains pays comme l'Italie ou l'Angleterre sont présents au travers de plusieurs dizaines d'ouvrages dont certains importants : Historia fiorentina (1476) de Brunus Aretinus, Historia di Milano de Bernardino Corio (1503), l'Historia major de Mathieu Paris (Londres, 1640) ou l'Historia Anglicanae de Roger Twisden (1652). La plupart des autres pays ou grandes régions de la planète sont représentés par au moins un ouvrage de référence qu'il s'agisse de La Chine d'Athanase Kircher (1670), de l'Histoire de la Nouvelle France de Lescarbot (1609), de la République des Suisses de Simler (1577), du rare recueil de la Suecia antiqua et hodernia de Dahlberg (1693), regroupant plus de 500 vues de la Suède à la fin du XVIIe siècle ou de la Narratio regionum Indicarum per Hispanos de Bartolome de la Casas (1630). Seule l'histoire d'Afrique est sous-représentée dans ce corpus en dehors de quelques beaux ouvrages consacrés à l'Afrique du Nord dont la monumentale Description de l'Egypte (1809-1813).
L'histoire littéraire
L'histoire littéraire
L'histoire littéraire est également bien représentée.
Elle regroupe des ouvrages sur les origines de l'imprimerie, sur la typographie, sur l'histoire des institutions littéraires telles que les académies de France et d'étranger. Les bibliographies thématiques ou nationales, les journaux littéraires, les catalogues de bibliothèque et les catalogues de vente appartiennent encore à cette catégorie de livres dont la richesse n'a d'égale que la variété. Parmi les titres conservés notons les catalogues de la vente La Vallière (1783 et 1784), l'une de plus importantes dispersions de livres jamais effectuée, la Bibliographie instructive de Guillaume de Bure (1764) qui fut pendant longtemps le modèle de la bibliothèque idéale, le Manuel du libraire de Brunet (1844) qui lui a succédé, et plusieurs bibliographies spécialisées dans les livres illustrés comme le Trésor du bibliophile romantique de Lépold Carteret ou la Bibliographie des ouvrages illustrés du XIXe siècle de Jules Brivois.
biographie
Biographie
La section de biographie est riche de plusieurs centaines de titres qui vont de la Vie des hommes illustres de Plutarque dans la belle édition de Vascosan (Paris, 1567), jusqu'aux biographies des généraux de la grande guerre en passant par l'incontournable Nouvelle Biographie générale du Dr Hoefer (1855) ou le Panthéon des illustrations françaises de Victor Frond (1866). Signalons également la collection de 3200 portraits accompagnés d'une notice biographique réunie par le libraire de Darneaux de Blois à partir de gravures découpées dans des livres.
sciences auxilliaires
Les sciences auxilliaires
Enfin les sciences auxilliaires de l'histoire sont la sigillographie, la numismatique, la paléographie, la diplomatique, l'héraldique, la généalogie et l'archéologie.
Cette section offre un large choix d'ouvrages variés dans lesquels on trouve les grands recueils et dictionnaires d'antiquités des XVIII et XIXe siècle (Caylus, Gronovius, Harrisson, d'Aremberg et Saglio), des traités de numismatique comme le Discours sur les médailles antiques d'Antoine le Pois (1579) ou la Revue numismatique fondée à Blois par Louis de la Saussaye en 1836 ou encore des albums architecturaux reproduisant les monuments et objets antiques tels que les Monuments de Rome de Barbault (1763), les Ruines de Palmyre (1753) et les Ruines de Baalbek (1757) de Wood ou les Monumenti antichi de Winkelmann (1767). On y trouve aussi des traités de diplomatique qui étudient la science des chartes anciennes, tels le De Re diplomatica (1704) de Jean Mabillon ou l'incontournable Manuel de diplomatique de Giry (1894). L'histoire généalogique est représentée par les grands classiques que sont l'Armorial de la France de d'Hozier (1738), l'Histoire généalogique de la maison de France du Père Anselme (1726) et le Dictionnaire de la Noblesse de la Chesnaye des Bois (1770). L'héraldique, ou science du blason, est illustrée par les ouvrages du père Menestrier mais aussi par des outils plus récents comme le précieux Manuel de l'amateur de reliures armoriées d'Eugène Ollivier et Georges Hermal (1924) qui regroupe plus de 2000 armoiries. Un grand nombre de ces ouvrages de référence sont disponibles en usuels dans la salle de lecture du fonds patrimonial.