Terroirs
Département qui ne présente pas d'unité géographique ni historique, le Loir-et-Cher se compose de terroirs à la physionomie bien marquée, du Perche au nord à la vallée du Cher au sud en passant par la vallée du Loir, la grande et la petite Beauce, la Gâtine tourangelle, la vallée de la Loire, la Sologne des forêts et la Sologne viticole.
Chacun de ces terroirs est représenté, d'inégale manière à la bibliothèque, par des ouvrages généraux, des monographies, des biographies, des périodiques et des images.
Une sélection d'ouvrages récents sur la Beauce (BEA), la Sologne (SOL) et le Vendômois (VEN) ainsi que sur les communes du Loir-et-Cher (LEC) est en libre accès au rez-de-chaussée de la bibliothèque. Ces ouvrages peuvent être empruntés à domicile.
Langage et traditions
Le Loir-et-Cher n'a pas à proprement parler de langue spécifique ni même de patois.
Il s'agit plutôt d'un « parler » qui d'ailleurs n'est pas le même suivant qu'on se situe dans le Perche, en Beauce, en val de Loire ou en Sologne. Dérivés de la langue française telle qu'elle était parlée au XVIe siècle et avec laquelle ils présentent une grande conformité, les parlers du Loir-et-Cher sont riches de mots et d'expressions qui se sont conservés sans changement depuis plus de quatre siècles. Plusieurs auteurs ont cherché à conserver ces vocables, Adrien Thibault, Paul Eudel, Jacques Cartraud et Marcel Guillon pour le Blésois, Paul Martellière pour le Vendômois, Onésime Blanchard pour le Perche, Hubert-Fillay et Bernard Edeine pour la Sologne. Leurs passionnants travaux permettent bien souvent d'éclairer les textes anciens écrits dans nos régions.
Terre ouverte aux influences extérieures et dépourvue d'unité administrative jusqu'à la Révolution, le Loir-et-Cher n'a pas généré un folklore ni des traditions aussi riches qu'en Touraine ou en Berry pour s'en tenir aux provinces voisines. Il existe néanmoins un certain nombre d'usages et de pratiques dont les principaux ont été recueillis depuis un siècle successivement par Claude Seignolle et Bernard Edeine en Sologne, par Félix Chapiseau et Charles Marcel-Robillard en Beauce, par Jacques Cartraud pour tout ce qui touche aux légendes et par André Prudhomme pour ce qui est de certaines traditions, notamment funéraires.
Grands hommes du Loir-et-Cher
A côté des célébrités d'Agglopolys, plusieurs personnalités importantes sont nées ou ont vécu en Loir-et-Cher. Une sélection d'ouvrages récents sur les grandes figures du Loir-et-Cher et de la région Centre est disponible au rez-de-chaussée de la bibliothèque sous la cote BIO. Ces ouvrages peuvent être empruntés à domicile.
Pierre de Ronsard (1524-1585)
Né au manoir de la Possonnière à Couture sur le Loir, Pierre de Ronsard est sans conteste le « prince des poètes » de la Renaissance. Au travers d'une œuvre monumentale et variée, Ronsard aborde à peu près tous les genres de poésie : poésie officielle et engagée (Hymnes et Discours), poésie épique (La Franciade), poésie lyrique (Amours, Odes). Fidèle à son Vendômois natal, il l'évoque souvent dans ses œuvres : fontaine Bellerie, forêt de Gâtines, île vert où il souhaitait que soit érigé son tombeau « là où Braye au Loir s'amye »... La bibliothèque possède l'édition complète de ses œuvres (1623) et un rare recueil des Amours mis en musique par Antoine de Bertrand. Elle conserve également de nombreuses études sur l'homme et l'oeuvre.
Joseph Paul-Boncour (1873-1972)
Cet homme politique né à Saint-Aignan sur Cher a été député et sénateur du Loir-et-Cher mais aussi député du Tarn et de la Seine. Plusieurs fois ministre (du Travail, de la Guerre, des Affaires étrangères) dans les gouvernements de gauche avant 1914 et dans l'entre deux guerres, représentant la France à la Société des Nations, il prône la fermeté contre l'ascension d'Hitler et tente un rapprochement avec l'URSS. Opposé au Maréchal Pétain et à Laval, à la tête des « Quatre-vingts », parlementaires qui refusent le vote des pleins pouvoirs au maréchal, il entre en résistance durant la guerre. En 1946, il représente la France à la signature de la charte des Nations Unies durant la conférence de San Francisco.
Madame de Pompadour (1721-1764)
En 1760, la marquise de Pompadour fit l'acquisition de la terre de Menars. En quatre ans de temps, elle fit d'importantes transformations au domaine, ajoutant deux ailes au château préexistant, aménageant la cour d'honneur et les communs sur les plans d'Ange-Jacques Gabriel et commençant la transformation des jardins poursuivie après sa mort (1764) par son frère le marquis de Marigny. Celui-ci poursuivit les travaux, ajouta un temple de l'Amour, une grotte d'architecture et une orangerie sur les plans de Soufflot. Marigny réunit également à Menars une importante collections de sculptures classiques hélas dispersée à la fin du XIXe siècle et dont il ne reste plus aujourd'hui que deux vases par Pigalle et Adam.
Agrippa d'Aubigné (1552-1630) ne se rattache à notre département que par le séjour qu'il fit sur ses terres des Landes Guinemer à Suèvres après la Saint-Barthélémy en 1572. C'est durant ces années qu'il fréquenta au château de Talcy Diane Salviati, la nièce de Cassandre Salviati que Ronsard avait aimée vingt ans auparavant. Bien accueilli par la famille Salviati, Agrippa d'Aubigné caressa le projet de s'unir à Diane mais ce projet resta sans lendemain. Leur idylle fut cependant à l'origine de plusieurs poèmes. C'est à Talcy que le poète eut la vision eschatologique, inspiration initiale des Tragiques.
Le maréchal de Saxe (1696-1750)
Vainqueur de la bataille de Fontenoy (1745) le maréchal de Saxe reçut en récompense en 1748 la propriété du château de Chambord que lui avait octroyée Louis XV. Durant trois ans le maréchal fit de Chambord son lieu de résidence principale, hébergeant notamment un régiment de uhlans casernés dans les écuries. Des fêtes somptueuses, la présence de la troupe des Favart marquèrent durablement le château qui fut en grande partie réaménagé au cours de ce séjour.
Le maréchal de Rochambeau (1725-1807)
Jean-Baptiste Donatien de Vimeur, comte de Rochambeau est né à Vendôme où il a fait ses premières études au collège des oratoriens. Engagé dans l'armée, il est colonel en 1747 et se distingue sur les champs de bataille étrangers. En 1780, il fait partie du corps expédtionnaire français envoyé pour soutenir les insurgents américains contre l'Angleterre. Le 19 octobre 1781, son intervention permet la reddition de Yorktown tenue par les Anglais et ouvre la voie de l'indépendance aux Etats-Unis. Modérément révolutionnaire, il échappe cependant de peu à la guillotine et termine ses jours dans son château de Rochambeau à Thoré la Rochette.
Pierre Bretonneau (1778-1862)
Ce pionnier de la médecine moderne, fondateur de l'école de médecine de Tours, est né au village de Saint-Georges sur Cher où son père était maître-chirurgien.
Antoine de Lavoisier (1743-1794)
C'est en 1778 que le chimiste et fermier général Antoine de Lavoisier acquiert la terre de Freschines à Villefrancoeur, entre Blois et Vendôme. Sur ce domaine qui lui sert de champ d'expérimentation et de modèle économétrique, il découvre que la formation de l'humus n'est pas spontanée mais qu'elle est due à la présence conjointe de chaleur et de fumier. Rédacteur pour la noblesse du cahier de doléances du bailliage de Blois aux Etats de 1789, il est élu député suppléant d'Alexandre de Beauharnais à l'Assemblée constituante où il propose la création des assignats. Les expériences menées à Freschines seront publiées après son exécution en 1794 par sa femme qui était aussi son assistante.
Honoré de Balzac (1799-1850)
C'est par son passage au collège de Vendôme que Balzac se rattrache à notre département. Placé comme interne en 1807, il reste six ans au lycée sans jamais en sortir pour revoir sa famille. Elève brillant mais taciturne voire secret, il dévore les livres de la riche bibliothèque du collège et commence à écrire contre le gré de ses professeurs qui détruisent ses premiers brouillons. Ces années d'apprentissage serviront à Balzac pour l'écriture de son roman Louis Lambert où de nombreux souvenirs du collège refont surface. Vendôme inspirera également à Balzac sa nouvelle La Grande Bretèche qui a pour cadre un hôtel particulier de la rue Guesnault.
Littérature et auteurs régionalistes
La seconde moitié du XIXe siècle voit l'apparition d'une littérature régionaliste, renforcée par la publication des glossaires des anciens parlers du département.
Pierre Genty, maréchal-ferrant (1770-1821) est le pionnier de cette littérature patoisante que son petit-fils Achille Genty, poète percheron, contribuera à faire connaître en 1863. René Suard et ses savoureuses Histouères du Mait' Batiau (1937) fait connaître le parler vendômois. Paul Bénard (1849-1930) chantre de la Loire et de la Sologne utilise les mots et les tournures propres à la Sologne dans des poèmes et surtout des nouvelles souvent savoureuses. Son continuateur, Hubert-Fillay (1879-1945), dans des romans et des nouvelles qui ont également la Sologne pour cadre, mais également dans des pièces de théâtre et des essais, aura pour ambition la création d'une « Ecole de la Loire » regroupant poètes, peintres, musiciens, sculpteurs et romanciers inspirés par le « Grand fleuve de France » et ses abords. La revue qu'il fonde en 1904 et qui prendra ultérieurement le nom de Blois et le Loir-et-Cher, accueille dans ses pages de nombreux poètes et écrivains comme Edmond Rocher, Louis Vaunois, Marthe Dupuy, dont l'œuvre n'a souvent survécu que grâce à cette revue. Elle témoigne en tout cas de la vitalité du régionalisme en Blésois entre les deux guerres. En Beauce, Maurice Hallé laisse une oeuvre réduite mais remarquable par l'utilisation maîtrisée du langage local. Quant à Maurice Chevais, son collectage des chansons populaires du val de Loire reste à peu près unique en son genre.
Histoire
L'histoire est, comme souvent, le domaine privilégié des fonds locaux, car cette discipline fait feu de tout bois.
On trouvera donc aussi bien des sources historiques comme les manuscrits du fonds Joursanvault qui traitent de l'administration du comté de Blois ou les plaquettes ligueuses qui témoignent de l'opinion publique en France après l'exécution du duc de Guise à Blois en 1588. On trouvera également les premiers travaux d'historiographie locale comme l'Histoire de Blois de Jean Bernier (1682), la Dissertation sur la sainte larme de Vendôme de Jean-Baptiste Thiers (1751), les pièces de la polémique qui opposa en 1651 le curé janséniste de Cour-Cheverny Callaghan à son adversaire l'abbé de Brisacier ou le dossier consacré au « miracle » de Moisy (1738). Plus généralement, le fonds local tente de réunir depuis sa création tous les écrits traitant de l'histoire de la région et des régions voisines. Plusieurs de ces écrits sont conservés sous leur forme manuscrite originale comme le Journal des Etats généraux de Pierre de Blanchefort (1576), l'Histoire du royal monastère bénédictin de Saint-Lomer de Blois de Dom Noël Mars (1646), le Calendrier historique et chronologique de l'église collegialle de Saint-Georges de Vandosme (ca 1650), l'Histoire de l'abbaye de Pontlevoy de Dom François Chazal (1728), les Mémoires de Dufort de Cheverny (1795-1802) ou l'Histoire de la ville et baronnie de Marchenoir de Péan et Rousseau (1820). Beaucoup ont été publiés au XIXe siècle qui est le siècle des grandes études historiques de Louis de La Saussaye et Alexandre Dupré pour le Blésois et la Sologne, de Jules de Pétigny, Achille de Rochambeau et Raoul de Saint-Venant pour le Vendômois et des nombreux érudits locaux auxquels on doit les monographies de la plupart des villes du département comme l'abbé Labreuille pour Montrichard, l'abbé Brisset pour Montoire, Maurice Romieu pour Selles-sur-Cher, Jean-Jacques Delorme pour Saint-Aignan, Beauvais de Saint-Paul pour Mondoubleau et l'abbé Blanchard pour le Perche. Cette tradition historiographique s'est poursuivie de manière ininterrompue jusqu'à nos jours grâce notamment au travail des sociétés savantes que sont la Société des Sciences et lettres de Loir-et-Cher, la Société archéologique du Vendômois, la Société d'art, d'histoire et d'archéologie de la Sologne, le Groupe de recherches archéologiques et historiques de Sologne, le Comité départemental du patrimoine et de l'archéologie en Loir-et-Cher avec notamment l'importante collection « Patrimoine dans votre commune », pour ne citer que les principales de ces associations. Mais à côté des publications de ces sociétés, il faudrait citer les ouvrages généraux sur notre département ainsi que les auteurs incontournables et prolifiques que sont les frères Lesueur sur l'archéologie, l'histoire et l'architecture du Loir-et-Cher, André Prudhomme sur l'histoire anecdotique et populaire, l'abbé Nouel, Henri Delétang, Claude Leymarios et Jackie Despriée pour l'archéologie, Suzanne Trocmé pour les peintures murales, l'abbé Develle pour les vieux métiers du Blésois, Hélène Leclert pour l'histoire de la Sologne, Claude Leymarios et Jean-Marie Lorain pour le patrimoine sous toutes ses formes... La liste en serait infinie et pourrait couvrir toute la collection locale.
Une sélection d'ouvrages récemment publiés est disponible au rez-de-chaussée de la bibliothèque sous les cotes LOI (ouvrages sur la Loire), LEC (ouvrages sur le Loir-et-Cher) et CHX (ouvrages sur les châteaux de la Loire). Ces livres peuvent être empruntés à domicile.
L'existence d'un fonds constitué de longue date autour des anciennes provinces du Berry, de l'Orléanais et de la Touraine, a conduit tout naturellement à poursuivre les acquisitions concernant les actuels départements de la région Centre.
Quoique moins suivis que pour le Loir-et-Cher, ces achats font entrer plusieurs dizaines d'ouvrages chaque année, principalement sur l'axe ligérien (Loiret et Indre-et-Loire) avec lequel Blois entretient des rapports privilégiés. Plusieurs centaines de titres sont ainsi disponibles soit en prêt à domicile soit en consultation sur place. Parmi les principaux ouvrages généraux, on retiendra le Dictionnaire des communes de Touraine, le Dictionnaire géographique, historique et biographique d'Indre et Loire de Carré de Busserole, l'Histoire statistique et monumentale du Cher de Buhot de Kersers, les Recherches historiques sur l'Orléanais de l'abbé Patron, le Glossaire du Centre de la France du comte Jaubert ou la monumentale étude de Roger Dion sur Le Val de Loire. Mais on compte aussi de nombreuses monographies de villes (Orléans, Bourges, Tours, Châteauroux, Chartres, Amboise, Beaugency, Saint-Amand-Montrond, La Châtre, Montargis, Châteaudun, Loches, Chinon, Bourgueil...) et de monuments (cathédrales de Chartres et de Bourges, abbayes de Noirlac, Marmoutiers, Saint-Benoît-sur-Loire, basilique de Cléry, châteaux de Chenonceau, Valençay, Chanteloup, Richelieu...), des biographies de grands personnages (George Sand, Rabelais, Jean Zay, Mme de Pompadour...), des ouvrages d'ethnographie sur le val de Loire, la Sologne, la Beauce, la Touraine. Les approches sont variées et permettent une vision à la fois synthétique et analytique de la région.
Une sélection d'ouvrages récents sur les départements de la région Centre est en libre accès au rez-de-chaussée de la bibliothèque. Ces ouvrages peuvent être empruntés à domicile.
Indre et Loire
La bibliothèque possède de nombreux ouvrages sur l'histoire et le patrimoine de l'ancienne Touraine. La bibliographie ci-dessous propose quelques ouvrages généraux sur Tours et le département d'Indre-et-Loire.
Voir la bibliographie
Loiret
Proche voisin du loir-et-Cher et situé sur le même axe ligérien, le Loiret était une partie majeure de l'Orléanais, auquel le Blésois et la Sologne étaient également rattachés. Cette histoire commune est matérialisée par une bonne centaine de monographies sur Orléans, sur Jeanne d'Arc et sur un certain nombre de monuments du Loiret.
Voir la bibliographie (Loiret)
Berry
Représenté par les deux départements du Cher et de l'Indre, le Berry, plus éloigné du Loir et Cher avec lequel il n'entretient que des rapports distanciés, est également moins représenté dans le fonds local. Néanmoins plusieurs monographies sur Bourges et sa cathédrale, sur Noirlac ou Valençay ainsi que sur George Sand ou le folklore berrichon présentent les principaux aspects de cette attachante région.
Voir la bibliographie (Berry)
Beauce et pays chartrain
Le département d'Eure et Loir a toujours eu un peu de peine à se revendiquer comme appartenant à la Région Centre. Malgré son appartenance à l'ancienne province de l'Orléanais, la région est désormais plus tournée vers l'Ile de France ou vers la Normandie. Le fonds local présente un petit fonds sur la Beauce et ses traditions et sur la ville de Chartres.
Voir la bibliographie (Eure et Loire)