Sciences et arts
Ce vaste thème regroupe de nombreuses sous-sections très variées.
Cela va de la philosophie et de la politique aux beaux arts et aux sports en passant par la médecine, les mathématiques, la physique et les sciences naturelles. Ces thématiques se retrouvent dans des ouvrages généraux tels que le Dictionnaire raisonné des sciences, arts et métiers, plus connu sous le nom d'Encyclopédie, mis en forme par d'Alembert et Diderot, ou l'Encyclopédie méthodique de Panckoucke, dans des périodiques comme le Journal des Savants, dont la collection commence en 1665 ou les Acta eruditorum de Leipzig, publiés de 1682 à 1757 ou encore dans des collections de vulgarisation publiées au XIXe siècle comme la Bibliothèque des merveilles, dont la bibliothèque possède plus de 100 titres sur les 125 parus, ou la Bibliothèque scientifique internationale.
philosophie
La philosophie
La philosophie faisait autrefois partie des arts libéraux et c'est la raison pour laquelle on la trouve dans cette section consacrée aux sciences et aux arts.
La bibliothèque conserve un grand nombre d'éditions des philosophes anciens latins et surtout grecs. Editions incunables de Platon et Aristote, éditions humanistes, éditions classiques sortant des presses des Elzevier, éditions dites de Variorum c'est à dire présentant les annotations et commentaires de différents érudits, regroupent une grande partie de ces grands auteurs classiques parmi lesquels, outre Platon et Aristote on repère Boèce, Epictète ou Marc-Aurèle. Les philosophes modernes sont eux-aussi bien représentés qu'il s'agisse des penseurs humanistes du XVIe siècle comme Erasme, Clichtove ou Hugues de Groot, des savants classiques comme Descartes, Newton, Gassendi, Leibniz, Locke et Pascal ou des philosophes des Lumières avec Voltaire, Rousseau, Montesquieu, Helvétius, d'Holbach et les philosophes anglais Hume, Mandeville ou Hobbes.
politique
La politique
Dans la section de politique on trouve des grands classiques du XVIe siècle comme La République de Jean Bodin ou Le Prince de Machiavel mais aussi des ouvrages moins connus comme Le Monarque de Senault, illustré d'un magnifique portrait de Louis XIV, dédicataire de l'ouvrage, ou le Portrait du gouverneur politique de Madaillan, resté à l'état de manuscrit et également dédié à Louis XIV. On y trouve également quelques utopies comme le Projet de paix perpétuelle de Castel de Saint-Pierre ou la classique Utopia de Thomas More.
économie politique
L'économie politique
L'économie politique est assez développée dans un ensemble réuni à la fin du XVIIIe siècle autour des auteurs physiocrates.
Mably, Quesnay, Condillac, Turgot y sont bien représentés. Les réflexions sur le commerce international, la répartition des impôts, l'état des hôpitaux, l'agriculture, la traite des noirs ou la mendicité trouvent leur écho dans de très nombreux ouvrages qui annoncent les mutations de la Révolution française. On notera le très rare traité de Malesherbes sur l'Histoire du droit public en matière d'impôt, ouvrage qui fut condamné par la cour des Aides de Paris en 1779 et dont on ne connaît que cinq exemplaires en France.
Physique
La Physique
Le chapitre de la physique demeure modeste. On y trouve d'intéressants ouvrages de géologie, d'électricité (abbé Nollet) et de magnétisme (Cabeo), des traités sur l'atmosphère et le climat, les métaux. Les ouvrages et articles de Denis Papin, né à Blois en 1647, figurent en bonne place, notamment sa Manière d'amollir les os (1688) et sa Nouvelle manière pour lever l'eau par la force du feu (1707) qui annoncent toutes les machines mues par la vapeur. La perspective est représentée par de beaux in-folio des pères Kircher, Niceron et Pozzo, tous trois du XVIIe siècle. L'optique compte également quelques références dont les publications de Sébastien Le Clerc ou Pierre Ango, voire les Explorations de la rétine par Robert-Houdin. Le Traité de gnomonique, ou Art de tracer les cadrans solaires de Dom Bedos de Celle, rejoint les traités sur les horloges marines de Berthoud et de Harrison entrepris pour le calcul des longitudes. Enfin le monumental ouvrage de Chevreul sur la Loi du contraste simultané des couleurs (1889) clôt ce chapitre.
sciences naturelles
Les sciences naturelles
Les sciences naturelles recouvrent essentiellement la zoologie et la botanique.
Si l'Histoire naturelle de Buffon (1749) constitue l'ouvrage majeur de la zoologie, il ne faut pas négliger pour autant les traités particuliers édités à d'autres époques comme l'Histoire des poissons de Rondelet (1558), les différents volumes consacrés par Ulisse Aldrovandi aux oiseaux (1599), aux poissons (1613), aux quadrupèdes (1632), aux reptiles et aux dragons (1640), l'Ornithologie de Brisson (1760) ou les Oeuvres de Lacépède (1830) et de Cuvier qui prolongent celles de Buffon. L'Historiae conchyliorum de Lister (1685) présente quatre cent coquillages dans un exceptionnel exemplaire de travail qui a servi à la réédition de l'ouvrage en 1776 et qui est entièrement annoté par l'éditeur.
botanique
La botanique
En matière de botanique, le choix est large depuis le Jardin de fleurs de Crispin de Pas (1604) jusque aux Promenades de Paris d'Alphand (1867), orné de spectaculaires planches en chromolithographie en passant par la Flora russica, de Pallas (1783) et La Caroline de Catesby (1731), tous deux somptueusement enluminés, le Specimen historiae plantarum du blésois Paul Reneaulme (1611), les ouvrages du savant botaniste Pitton de Tournefort ou les traités d'arboriculture et de sylviculture de Duhamel du Monceau. Avec le legs fait à la Ville de Blois en 1850 par le docteur Monin, savant naturaliste, le fonds de botanique s'est enrichi de plusieurs recueils de plantes parmi les plus spectaculaires et les moins communs comme la rare Florae Austriacae de Jacquin (1775), l'Hortus botanicus Vindobonensis du même Jacquin (1770) ou le Nereis Britannica, recueil d'algues anglaises publié en 1801 par John Stackhouse.
médecine
La médecine
La section de médecine regroupe les ouvrages de médecine pure, d'anatomie, de chirurgie, de diététique et de pharmacie.
Aux côtés des écrits des médecins de l'Antiquité Hippocrate, Galien, Celse et Dioscoride, nombreux sont les traités généraux et particuliers de l'époque moderne dont les titres reflètent la variété : Miroir des urines, de Davach de la Rivière, Traité de la petite vérole, de Grossin-Duhaume, Préceptes sur la santé des gens de guerre ou des gens de lettres de Jean Colombier. Ils côtoient les régimes de santé, Le bon usage du thé et du café, de Blégny, le Traité nouveau et curieux du café de Sylvestre Dufour ou le célèbre Jardin de santé (Hortus sanitatis) de Jean de Cuba (1503). La chirurgie est représentée par deux ouvrages majeurs de Conrad Gesner (1555) et d'Ambroise Paré (1572) tandis que l'Anatomia humanis corporis de Govard Bidloo (1685) demeure un des plus beaux ouvrages publiés sur cette question. En pharmacie on note l'intéressante Histoire des drogues de Pierre Pomet (1694), les Observations nouvelles sur la ciguë d'Anton von Storck (1762) et quelques ouvrages de chimie et d'alchimie qui prolongent le sujet. En marge de cette section, les ouvrages de physiognomonie de Lavater et de Cardan ont tenté de définir les caractères de l'humanité par l'étude de la physionomie ou des lignes du visage.
maths
Les mathématiques
Les mathématiques regroupent des ouvrages d'algèbre, de géométrie, d'arithmétique mais aussi d'astronomie. Là encore on trouve côte à côte les écrits des savants antiques (Euclide) et modernes (Bouelles, Euler, Montucla, Lhopital, Galilée) dans des éditions parfois spectaculaires comme l'Astronomique discours de Jacques Bassantin (1557) qui a conservé ses rouelles mobiles pour montrer le mouvement des astres tout comme le traité de Gemma Frisius ou les deux beaux traités de Tycho Brahé. Au XIXème siècle, à l'instar des livraisons de Louis Figuier ou d'Amédée Guillemin, de nombreux ouvrages de vulgarisation scientifique fournissent des éléments de mathématiques, d'astronomie ou de cosmographie.
musique
La musique
La musique, qui était autrefois une branche des mathématiques, conserve de nombreux traités théoriques. On repère ainsi les Utilissime musicales regule cunctis de Guerson (1500), la Storia della Musica du padre Martini (1757), le Code de musique pratique de Jean-Philippe Rameau, les Principii dell'armonia musicale de Tartini. La bibliothèque conserve aussi un nombre significatif de partitions anciennes parmi lesquelles on repère le rare recueil des Amours de Ronsard mis en musique par Antoine de Bertrand (1578), trois opéras de Lully (dont une version manuscrite de Cadmus et Hermione) et un d'Elisabeth Jacquet de la Guerre, des motets de Campra, des recueils d'airs à boire ou d'airs notés comme l'indispensable Clé du Caveau de Capelle (1816) ou les Solfèges d'Italie de Durante et Léo (vers 1810). On notera également un ensemble de copies manuscrites de partitions utilisées par la maîtrise de la cathédrale de Blois au XIXe siècle.
beaux arts
Les Beaux Arts
Au chapitre des Beaux Arts, on trouvera un important ensemble de recueils de gravures de grand format. On y trouve les 23 volumes du Cabinet du Roi, réalisé sur ordre de Louis XIV et les dix-sept volumes de l'oeuvre gravé de Piranèse, incluant les célèbres Prisons et les non moins célèbres vues de Rome. Plus modestes en taille, les neuf volumes des Caricatures de John Gillray et les nombreux ouvrages illustrés par Daumier, Grandville, Gavarni, Albert Guillaume ou Sem donnent une bonne idée de l'art du dessin satirique au XIXe siècle. Les livres d'emblèmes (Alciat, Rollenhagen entre autres) et d'iconologie (Ripa, Boudard), les recueils d'antiquités (Caylus, Spon, Gronovius), les collections de portraits et notamment la collection de 3200 portraits donnée en 1879 par le libraire Darneaux, constituent un inépuisable vivier d'images, parfois signées de grands noms de la gravure comme Jacques Callot, Antonio Canaletto ou Claude Mellan.
architecture
L'architecture
L'architecture est bien représentée par les grands traités des XVIe et XVIIe siècles. Le fonds conserve entre autres l'Architecture de Philibert Delorme dans une édition tardive de 1648 mais qui reprend l'illustration des éditions du XVIe siècle, les Dix livres d'architecture de Vitruve dans la traduction de Perrault (1684) et les Libre quinque d'architettura de Serlio (1559). Plusieurs grands recueils témoignent de la perfection de l'architecture française du XVIIIe siècle notamment les Plans des châteaux du roi de Pologne par Emmanuel Héré dans lequel on trouve le détail de la place Stanislas de Nancy, la Description des ponts de Perronnet, la Salle de spectacle de Bordeaux par Victor Louis ou encore les Oeuvres d'architecture de Contant d'Ivry. La redécouverte du moyen âge et du patrimoine architectural français par le XIXe siècle est bien représentée par les Cathédrales de France d'Anatole de Baudot, illustrée par les clichés du blésois Mieusement ou encore les Archives de la commission des monuments historiques publiées par Perrault-Dabot mais aussi par l'ouvrage de Palustre, élégamment illustré par Sadoux sur les monuments de la Renaissance française.
militaire
L'art militaire
La section d'art militaire recouvre les ouvrages de poliorcétique c'est-à-dire de l'art de mener un siège tant en attaque qu'en défense et les ouvrages de tactique incluant les récits de campagnes. Dans les premiers on trouve les classiques ouvrages de Vauban, d'Antoine de Ville et de Girolamo Maggi ainsi que les plus rares traités de Fiammelli, Il principe difeso (1604) et de Tensini, La Fortificatione (1630) aux remarquables gravures dont Vauban saura se souvenir. La tactique est illustrée par de nombreux récits de campagnes, essentiellement de l'époque classique. On notera la présence des Rêveries de Maurice de Saxe (1756), recueil de réflexions sur la conduite de la guerre et la condition du soldat, émanant d'un des plus grands militaires du XVIIIe siècle.
jeux
Les jeux et les divertissements
La dernière section des sciences et arts concerne les exercices physiques, les jeux et les divertissements. On y trouvera aussi bien des manuels d'équitation, tels que l'Instruction du roi dans l'exercice de monter à cheval de Pluvinel (1627), le rarissime Libro de la natura di cavalli (1505) des traités de sport, comme le Traité de l'espée seule d'Henri de Sainct Didier (1573), Les Trois Dialogues sur l'art de sauter de Tuccaro (1599), de chasse (la Vènerie de Jacques du Fouilloux, 1585), des ouvrages sur la danse, des règles de jeux ou un exceptionnel ouvrage portugais traitant de l'art des voleurs (Arte de furtar, 1744).