Aux côtés du Vendômois Pierre de Ronsard, qui domine de très haut le paysage littéraire du Loir-et-Cher, beaucoup d'autres écrivains du territoire d'Agglopolys méritent d'être signalés. C'est bien sûr Charles d'Orléans dont une grande partie des poèmes ont été écrits à Blois entre 1440 et 1465 et, avant lui, Baudri de Bourgueil et Watriquet de Couvin, poètes attitrés des comtes de Blois au XIIe et XIIIe siècles, ainsi que l'anonyme auteur de l'épopée en vers Parthenopeus de Blois. C'est au XVIe siècle Sébastien Garnier, avocat blésois, auteur d'une Henriade et d'une Loysée composées en l'honneur d'Henri IV et dont Voltaire saura se souvenir ; au XVIIe siècle Antoine Coutel, sieur de Monteaux, auteur de Promenades, les poètes de Gaston d'Orléans Louis de Neufgermain et monsieur de Bouillon ou encore Philippe Bourdonneau auteur d'une Bible de Noëls en vers et cet insolite père Patrice de Saint-Dyé dont les poésies pieuses regroupent anagrammes, acrostiches et bouts rimés. Le XVIIIe siècle ne présente guère que Pierre-Honoré Robbé de Beauveset et Ange Fariau de Saint-Ange comme auteurs locaux, l'un auteur de poèmes galants, l'autre traducteur d'Ovide en vers français.
Augustin et Amédée Thierry
Le XIXe siècle est dominé par la haute figure d'Augustin Thierry, (1795-1856) Brillant élève du collège de Blois où il est né, Augustin Thierry est l'un des premiers élèves de l'Ecole Normale de Paris. D'abord attiré par la physique et les mathématiques, il se tourne vers l'histoire qu'il contribue à rénover en tenant compte non plus des faits et gestes des grands personnages mais en développant l'idée que les masses populaires et les opprimés jouent un rôle historique important et méritent de figurer dans les livres d'histoire. Ses travaux sur le Tiers État et surtout sur la période mérovingienne alors fort mal connue, son style imagé et vivant lui valent d'être élu à l'Académie des Inscriptions et belles lettres en 1830. Son frère Amédée Thierry fut également un historien de valeur.
poètes du XIXe siècle
Aux côtés d'Augustin Thierry, les autres écrivains font plus pâle figure. Les nombreux versificateurs, prêtres comme l'abbé Mathieu et son Lutrin nouveau imité de Boileau ou l'abbé Augereau auquel Sully-Prudhomme daignera offrir une élogieuse préface à ses œuvres, mais aussi laïcs comme Godet-Briare sont anecdotiques. La plume facile d'Édouard Blau lui fit connaître le succès comme librettiste d'opéras aussi réputés que Le Roi d'Ys de Lalo ou Werther de Massenet. Armand Baschet s'est spécialisé dans l'histoire de Venise, Hippolyte de Villemessant directeur du Figaro et Eugène Labiche séjournent en Blésois durant le second Empire. Blois accueillera la jeunesse de Victor Hugo comme en témoignent une quarantaine de lettres adressées à son père entre 1817 et 1828 et conservées à la bibliothèque.
écrivains ésotériques
Dans un tout autre genre, René Guénon et Paul Le Cour, tous deux blésois, se tournent vers l'orient, les philosophies mystiques, l'histoire des religions et celle des grands mythes comme l'Atlantide dont Le Cour fera le sujet principal de ses études. Ils sont rejoints dans cette veine ésotérique par le critique d'art, poète et essayiste Pascal Forthuny, le poète Pierre de La Houssaye dont les recueils de vers s'inspirent avec talent de Ronsard, et par le groupe des poètes gallicans réunis autour de André Mary et François Pradelle dans les années 30 à Saint-Denis sur Loire. Enfin on peut rappeler que c'est à Blois que sont nés la romancière Françoise Xénakis et l'historien Philippe Ariès.
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