La vie de Paul Reneaulme n'est pas bien connue. On sait que, né à Blois vers 1560, il fut reçu docteur en médecine en Avignon vers 1590. Honoré de la confiance du prince de Condé, il devient le médecin de Marie de Médicis lors de l'exil de la reine-mère à Blois de 1617 à 1619 et contribue à lancer les eaux curatives de Saint-Denis-sur-Loire. On sait également qu'il herborisa dans les Alpes, en Suisse, en Italie ainsi qu'aux environs de Paris. Le résultat de ses travaux est exposé dans son principal ouvrage, le Specimen Historiae Plantarum dont il réalise sans doute lui-même les vingt cinq planches d'illustration gravées sur cuivre. Dans cet ouvrage, Reneaulme développe la notion de genre et tente de nommer les plantes suivant une nomenclature binaire. Certaines plantes, comme la fritillaire, familière des bords de Loire, ont pu être observées par Reneaulme aux environs de Blois.
Florimond de Beaune (1614-1652)
Ce savant blésois s'illustre dans la première moitié du XVIIe siècle par ses travaux scientifiques et par sa correspondance avec les plus grands savants de son temps. Descartes, le père Mersenne, Roberval et beaucoup d'autres savants daignent s'entretenir avec lui. Passionné avant tout par l'astronomie, c'est pour pouvoir fabriquer lui-même les lunettes astronomiques dont il a besoin, qu'il est amené à se pencher sur la construction des machines et donc sur la géométrie des coniques, basée sur l'hyperbole. Reprenant les principes décrits par Descartes dans sa Dioptrique, Florimond de Beaune réussit à fabriquer une machine pour tailler les lentilles hyperboliques nécessaires aux lunettes astronomiques, machine que Descartes avait vainement tenté de réaliser. Il est également l'auteur d'un Traité d'Algèbre qui traite des équations polynomes, d'un traité de géométrie, De l'angle solide, d'un commentaire de la Géométrie de Descartes, d'un Traité de méchanique et vraisemblablement d'un traité de dioptrique. On lui doit en outre d'avoir posé le problème géométrique qui porte son nom : le problème de Florimond consistant à retrouver une courbe donnée quand on en connaît les tangentes par une propriété commune à toutes. On le nomme aujourd'hui problème inverse des tangentes que l'on résout par le calcul intégral qui, à l'époque, était encore inconnu. Descartes et de Beaune s'échineront à trouver à ce problème des résolutions algébriques qui ne pouvaient convenir.
Denis Papin (1647 - ca 1714)
Issu d'une famille blésoise de tradition protestante, Denis Papin reste sans doute le blésois le plus célèbre bien qu'il ait passé l'essentiel de sa vie à l'étranger. Après des études à l'académie protestante de Saumur puis à Angers où il est reçu docteur en médecine en 1669, il rejoint à Paris Christian Huygens avec qui il travaille jusqu'en 1675, date à laquelle il part à Londres. C'est dans cette ville qu'il présente en 1679 sa première invention, le digesteur ou marmite autoclave (cocotte minute) qui lui vaut d'être élu à la Royal society. Alarmé par le retour des jésuites en Angleterre et par la révocation de l'Edit de Nantes en France, il s'installe en Allemagne à Marbourg puis à Cassel où il multiplie travaux et découvertes. Enseignant la navigation, l'algèbre, l'astronomie, la géométrie et l'hydraulique, il met au point un moteur à explosion, une machine à vapeur à piston, une méthode d'arpentage, un fourneau pour couler les miroirs, un ventilateur centrifuge, un bateau à vapeur et même un prototype de sous-marin, toutes inventions qui ne lui rapportent que déboires, jalousie, calomnie et incompréhension. Il meurt dans la misère, sans doute à Londres entre 1712 et 1714.
Jean-Eugène Robert-Houdin (1805-1871)
Si l'on en croit Robert-Houdin lui-même, sa vocation de prestidigitateur lui serait venue d'un libraire qui lui vendit par erreur le Dictionnaire des amusements des Sciences. Mais sa formation première d'horloger joue également un grand rôle dans l'orientation de sa carrière future. C'est par la restauration et la fabrication d'automates que Robert-Houdin aborde l'art de la manipulation. De 1845 à 1852 les soirées fantastiques qu'il donne dans son théâtre du Palais royal à Paris rénovent totalement l'art de la magie blanche. Mêlant adroitement manipulation, mécanismes d'horlogerie, innovations électromagnétiques et phénomènes de lévitation dans une présentation d'un goût parfait et non dépourvue d'humour, ses spectacles attirent le tout Paris puis séduisent l'Europe et plusieurs têtes couronnées. Retiré en 1854 dans sa propriété de Saint-Gervais, près de Blois sa ville natale, il dote celle-ci de tous les perfectionnements que ses recherches lui ont permis de mettre au point (éclairage et concierge électriques, système de détection des incendies, alimentation automatique du cheval etc). La fin de sa vie est marquée par un grand nombre de découvertes en électricité (invention de la lampe à incandescence quinze ans avant Edison) et en optique ainsi que par la publication de plusieurs ouvrages révélant ses secrets de magicien.
Léon Lhéritier (1839-1914)
Formé au séminaire de Blois, Léon Lhéritier montre très jeune des dispositions pour la physique, la chimie et la mécanique. Dans les années 1850, il entre en relation avec Robert-Houdin avec qui il collabore à la mise en place de gadgets électriques et mécaniques au Prieuré de Saint-Gervais. Durant trente années il enseigne alternativement à Blois et en Irlande. Dès le début des années 1860 il pratique la photographie et découvre un procédé spécial pour la sensibilisation du papier. Après la bataille de Sadowa (1866) il se penche sur la fabrication de cartouches métalliques et lorsque le gouvernement lance un concours pour remplacer le fusil Chassepot, il propose un modèle qui n'a que le défaut d'avoir été conçu par un civil. Dans le domaine de la mécanique automobile, Léon Lhéritier se place comme précurseur. Inventeur d'un moteur électrique à charbon puis à pétrole, il construit en 1883 une voiturette qui circule à la vitesse moyenne de 25 km/h. La même chaudière à pétrole est adaptée à un canot qui est testé sur la Seine en 1888. Il meurt à Mer en 1914 sans qu'aucune de ses inventions ait été brevetée.
Louis de La Saussaye (1801-1878)
Louis de La Saussaye est né à Blois le 6 mars 1801 d'une famille peu fortunée mais qui s'est illustrée par ses services rendus soit dans l'armée soit dans la magistrature. Elève du collège de Blois, il remporte en 1816 un prix d'honneur. La carrière militaire ne lui étant pas permise, il se tourne vers l'archéologie et participe dès 1821 à la découverte du cimetière gallo-romain de Soings en Sologne. En 1828, son mariage lui apporte l'aisance matérielle qui lui manquait et son beau-père, percepteur de la ville de Blois, résigne ses fonctions en sa faveur, fonctions que la Révolution de Juillet lui retire deux ans plus tard. Dans ce contexte d'oisiveté forcée, La Saussaye accepte la charge bénévole de bibliothécaire de la ville de Blois et préside à ce titre au transfert des collections, de l'ancien évêché où elles étaient conservées, vers l'hôtel de ville où elles resteront jusqu'en 1888. Ce poste lui permet d'utiliser toutes les ressources bibliographiques pour les études auxquelles il se consacre désormais. En 1833, il prend une large part à la création de la société des Sciences et Lettres de Blois dont il est un des membres les plus actifs. Trois ans plus tard, la création de la Revue Numismatique fait de La Saussaye le rénovateur de cette science. En 1845 il est élu membre titulaire de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres dont il était déjà le correspondant depuis plusieurs années. Fortement investi dans la vie publique, il est successivement ou conjointement maire de Cormeray, conseiller général du canton de Contres puis vice-président du conseil général de Loir-et-Cher. En 1854, il est nommé recteur de l'Académie de Poitiers, puis en 1856 de l'Académie de Lyon. Tout en menant ses activités d'homme public et ses publications sur les sujets les plus variés, Louis de La Saussaye restaure son château de Troussay à Cheverny, dans lequel il réunit ses collections de meubles et objets d'art anciens et surtout une riche bibliothèque. C'est à Troussay qu'il passe ses dernières années et qu'il s'éteint le 25 février 1878.
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